La couche chaude est très populaire dans les jardins bio. Elle permet de créer les conditions parfaites pour le bon développement de vos plantes d’extérieur même quand la météo n’est pas favorable, notamment en hiver. Elle remplace les serres ou les abris chauffés mais est bien plus écologique car elle n’a besoin d’aucune énergie. Facile à mettre en place, elle est aussi moins onéreuse.
Comprendre les bases de la couche chaude
Qu’est-ce qu’une couche chaude ?
La couche chaude comprend un châssis en bois au fond duquel on dépose un fond de fumier frais associé à des feuilles mortes ou des branches broyées, le tout recouvert de terreau. Ces différentes couches vont créer un lit parfait pour les cultures de légumes ou de plantes en hiver quand les températures sont plus froides.
Comment fonctionne-t-elle ?
C’est la fermentation des différentes matières organiques qui va créer de la chaleur. Celle-ci va activer et accélérer la pousse de vos plantes. Le fumier peut au choix être enterré ou posé sur le sol. Pour la seconde option, un coffre de châssis de 80 à 90cm de haut sera déposé sur le tas de fumier. Le fumier sera recouvert dans les 2 cas de 15 cm de terreau dans lequel vous pourrez semer. Vous pouvez également ajouter 5 cm de compost.
Nous vous conseillons de commencer à construire votre couche chaude à la mi-décembre, celle-ci devra être installée à la mi-février afin de pouvoir semer car il faut attendre environ 3 semaines pour que la température soit redescendue entre 25 et 20°C.
Avantages de l’utilisation d’une couche chaude
Cette technique a l’avantage de vous permettre de cultiver certains légumes et plantes tout au long de l’année. La couche enterrée a l’avantage de garantir une bonne efficacité du système, la couche sur le sol vous offre un confort d’utilisation plus important car elle vous permet de travailler en hauteur.
Comment créer une couche chaude ?
Choisir l’emplacement idéal
Tout d’abord, vous devez choisir ses dimensions afin de définir l’endroit sur lequel vous souhaitez l’installer. Le plus pratique est de regarder la taille de vitre que vous avez et d’adapter le châssis à la vitre. L’emplacement doit absolument être plein sud pour que vos plantations puissent profiter de l’exposition du soleil. Évitez de l’installer en plein milieu de votre jardin, surtout si vous habitez une région venteuse car votre culture pourra être affectée par les rafales de vent. Optez plutôt pour un emplacement contre un mur, une haie basse ou une clôture.
Préparer le matériel nécessaire
Pour fabriquer votre couche chaude, vous aurez besoin :
- Des parpaings pour créer une base enterrée, cette étape n’est pas obligatoire.
- Des planches de bois pour constituer le coffrage.
- Des cadres en bois ou en métal vitrés pour faire le châssis.
- De la paille pour entourer et protéger le tas au-dessus du sol.
Du fumier frais de cheval, de vache ou de mouton à mélanger avec des débris végétaux.
Construire la couche chaude
Créer une base solide et ajouter des matériaux organiques
Si vous souhaitez enterrer votre couche chaude, commencez par creuser un trou de 60 à 80cm de profondeur. Dans le cas où vous ne souhaitez pas enterrer votre couche chaude, vous devez créer un caisson de 80 à 100cm de haut en bois ou avec des parpaings, des bottes de paille. Que votre couche chaude soit enterrée ou non, commencez par pailler le tour du châssis pour avoir un bon isolant. Déposez entre 40 et 60 cm de fumier. Si le fumier n’est pas pailleux, ajoutez de la paille. Tassez-bien pour enlever l’air du mélange et optimiser la fermentation. Bien arrosez, attention, le fumier ne doit pas être gorgé d’eau. Selon ce que vous avez à disposition, déposez 10 cm de terreau, compost ou de terre. Fermez le châssis avec un matériau transparent comme du plexiglas ou une vitre.
Maintenir et surveiller la température
Votre couche chaude est créée ? A présent, vous allez devoir surveiller la température. Le fumier va commencer par monter haut en température, trop haut pour planter vos légumes. Il peut faire jusqu’à 80 °C au centre du tas de fumier. Selon le type de fumier que vous utilisez, la température montera plus ou moins vite. Le fumier de cheval, par exemple, est un fumier chaud. C’est-à-dire qu’il monte très vite en température mais refroidit également très rapidement.
Après 8-10 jours, la température va redescendre.
Une fois à 25°C, vous pourrez commencer à planter vos semis et repiquer vos plants. Vous pourrez bénéficier de la chaleur pendant 1 à 2 mois. Pendant toute l’utilisation de votre couche chaude, il faudra veiller à ce que la température ne soit pas trop haute pour que vos légumes et plantes ne soient pas grillés par la chaleur. Il faudra donc ouvrir le couvercle du châssis dès que le soleil chauffera un peu. Au contraire, pour les nuits les plus froides, vous pouvez couvrir le châssis avec une couverture ou un vieux tapis. Ces couvertures devront être retirées tôt le matin pour éviter l’affaiblissement des plantes.
Quelles plantes peuvent bénéficier d’une couche chaude ?
Plantes potagères
Cette couche chaude va vous permettre d’installer des semis et des plants que vous avez démarrés à l’intérieur. Les variétés précoces de légumes comme les carottes, les navets, les radis, les épinards ou les laitues peuvent être plantées dès le mois de janvier.
Au mois de mars, si vous n’avez pas de véranda ou de serre, vous pouvez directement y faire vos semis de légumes d’été. En effet, la décomposition des matières organiques à l’intérieur de la couche chaude offre un composte très riche qui sera parfait pour les plants de poivrons, de tomates ou d’aubergines. C’est une bonne alternative si vous n’avez pas assez de place dans votre serre par exemple. N’hésitez pas à enchaîner vos cultures pour rentabiliser l’espace et la fertilisation. Vous pouvez par exemple replanter vos légumes d’été avant la fin des récoltes pour rentabiliser l’espace.
N’oubliez pas d’arroser de temps en temps votre couche chaude pour conserver une légère humidité qui optimisera la fermentation et permettra à la température de monter progressivement. Si votre couche chaude ne chauffe pas, plusieurs explications sont possibles. Votre fumier peut ne pas être assez frais ou ne pas contenir assez de paille qui permet à l’oxygène d’entrer dans le tas. Autres problèmes possibles, votre couche chaude n’est pas assez arrosée ou le volume n’est pas assez important pour chauffer.
Moins onéreuse et plus écologique, la couche chaude est très utile pour vos récoltes précoces, pour produire tout au long de l’année ou pour vos semis et boutures de plantes d’ornement.